Sieste matinale...

Le givre disparaît des brins gelés et des fourrures brunes. Le soleil monte lentement au-dessus des arbres dénudés. En ce matin de janvier, trois chevreuils sont couchés. Ils ruminent. Je les ai approchés à découvert, avançant accroupi, le pied et l'appareil recouvert d'un filet devant moi. Mètre par mètre, d'une centaine de mètres au départ, je suis arrivé à trente mètres du groupe.

Le brocard regarde de temps en temps dans ma direction, mais apparemment il garde les yeux mi-clos et ne réagit pas. Le jeune à l'arrière-plan se lève et commence sa toilette. Sur ses pivots commencent à se former ses premiers bois.
La chevrette s'étire à son tour, alors que le brocard reste toujours imperturbable.

A son tour le voilà debout, il détend ses pattes arrière, ankylosées (certainement moins que les miennes). A ce moment-là, cette masse informe devant lui l'intrigue tout de même un peu.
Curieux de nature, pas farouche, il fait deux ou trois pas en ma direction. Son voisin s'intéresse aussi à son manège.
Mais rien de bouge. Normal, je suis gelé, et seul mon index droit bouge encore de temps en temps pour déclencher.Finalement, tous les trois repartent au gagnage, satisfaits et reposés.L'occasion pour moi de me redresser pour me dérouiller aussi, et me réchauffer par une marche soutenue. Toute la séquence aura duré deux heures.